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Noël

Noël est une invitée de choix et ce toutes les nuits du 24 au 25 décembre depuis le IVe siècle (c'est dire depuis longtemps). Fête religieuse à l'origine, elle est devenue la plus importante des fêtes familiales du monde occidental. Fête de l'enfance et fête des présents, Noël est faite de bons sentiments. Elle délivre des messages de paix et d'harmonie, se nourrit de désir, de don et d'affection. Rien d'étonnant à ce que fleurissent nombreux les sourires enchantés !

Noël, s'espère, s'attend, se fête, se transmet aux vrais amateurs de merveilles. Origines, rites, personnages, symboles et jeux de Noël sont dans la hotte de Nanou, ticket non exigé pour la visite !

Les personnages de Noël

Les cadeaux de Noël échangés entraînèrent un besoin de personnification de ces dons populaires, témoignage de générosité.

Au cours des siècles, différents personnages religieux et mythiques vinrent incarner cette généreuse distribution : Si la liste est nombreuse (la Befana en Italie, Saint Martin en Catalogne, le Père Gel en Russie, Sainte Lucie en Scandinavie, les Rois mages en Espagne, Saint basile en Grèce) : Saint Nicolas / Santa Claus et le père Noël en sont les plus représentatifs .

Saint Nicolas / Santa Claus / Sinter Klaas

La fête de Saint Nicolas est une grande fête des enfants, elle est extrêmement populaire en maints endroits : en France du Nord et de l'Est (et en particulier en Lorraine et en Alsace), en Allemagne, en Autriche, au Pays-Bas, en Russie, en Suisse, en Pologne, en Grèce…

Généreux donateur, Saint Nicolas, sous les traits d'un gentil vieillard aux cheveux blancs ou en costume violet d'évêque avec mitre et crosse, distribue des cadeaux aux enfants sages tous les 6 décembre, date vraisemblable de son décès. Vie, fête et légendes de St Nicolas, voici ce que nous transmet la tradition, véritable assise de sa popularité, regardez plutôt :

La vie de Saint Nicolas

Né en Lycie à Patara, Saint Nicolas (fin IIIe – milieu IVe siècle) fut évêque de Myra en Asie mineure (Turquie actuelle).

Peu de choses de sa vie sont réellement connues mais il est généralement admis qu' il fut l'objet de persécutions religieuses et incarcéré sous le règne du cruel Dioclétien. D'autre part, il aurait participé au Concile de Nicée en 325 (important concile œcuménique destiné à fixer les termes de la théologie trinitaire : distinction des personnalités divines ou affirmation de la consubstantialité). De sa vie, on retient sa lutte incessante contre les cultes païens d'Apollon et d'Artemis (des plus prisés notamment dans la ville d'Ephèse toute proche, grande capitale d'Asie mineure à l'influence prépondérante) liée à sa profonde conviction chrétienne. Il est à retenir sa volonté de propagation du christianisme et sa grande générosité.

À sa mort il fut enterré à Myra, mais au Moyen-Age la ville fut détruite par les Turcs et quelques années plus tard son tombeau fut ouvert. Ses ossements plongés dans l'huile furent rapatriés à Bari (Italie méridionale) par 47 soldats italiens. Il avait séjourné dans cette ville avant sa mort, après avoir été reçu par le Pape à Rome.

Si au VIe siècle il devint le protecteur des Chrétiens face aux mécréants, il fut au Moyen-Age, le patron des écoliers et des enfants. En effet, en Italie où ses reliques se trouvaient, de nombreux miracles lui furent imputés (déjà sur sa tombe, deux sources aux vertus curatives avaient -paraît-il- jailli). Un chevalier lorrain rentrant de croisade, passant par Bari, ne pût s'empêcher de dérober un doigt du Saint qu'il ramena dans sa ville Saint-Nicolas-Du-Port. Bien vite des pèlerinages s'y organisèrent et firent de la Lorraine un lieu de culte au rayonnement considérable. Il fallait prier avec ferveur St Nicolas pour que s'accomplissent des miracles.

Au XVIe siècle, le passage de la Réforme protestante mit en péril sa fête : l'opposition au sein de l'Eglise chrétienne d'Occident divisait alors l'Europe du Nord protestante et anticléricale à l'Europe du Sud latine et catholique. À la perte de confiance en l'Institution suite aux abus et privilèges de ses clercs -liée à une sensibilité religieuse exacerbée- s'ajoutèrent les progrès de l'imprimerie permettant la diffusion à grande échelle de la Bible qui encouragea son succès, pour faire d'elle, la référence absolue. Aussi rien d'étonnant à ce que les églises de la Réforme rejettent l'autorité épiscopale, la pratique de la messe et le culte de la Vierge et des Saints.

Santa Claus Saint Nicolas

Les Hollandais (et d'autres) étonnamment conservèrent cette fête catholique. Lorsqu'au XVIIe siècle, des émigrés hollandais fondèrent la colonie de New Amsterdam (rebaptisée New-York en 1664), ils emportèrent leurs traditions et notamment la fête de Saint Nicolas (Sinter Klaas )dédiée aux enfants, dont le nom évolua en Santa Claus au XIXè siècle aux Etats Unis (en Autriche il est plus connu sous le nom de Santaklos).

Dans la pratique, souliers, sabots, chaussons se disposaient auprès de l'âtre des cheminées (avant de se faire "bas de Noël") pour recueillir les cadeaux de St Nicolas au petit matin, parfois une carotte les accompagnait pour récompenser l'âne de Saint Nicolas de l'avoir conduit.

La fête de Saint Nicolas

Au Moyen-Âge, la tradition raconte que dans la nuit du 5 au 6 décembre, Saint Nicolas se rendait à dos d'âne dans chaque maison pour demander aux enfants la mesure de leur sagesse. Le personnage de St Nicolas paraissait bel et bien moralisateur voire menaçant : il récompensait par des cadeaux et des friandises les enfants sages et méritants, mais son acolyte le triste père Fouettard (appelé également ailleurs Hans Trapp, Krampus, Knecht Ruprecht...) punissait de coups de bâton les enfants désobéissants.

La fête de Saint Nicolas se propagea de par le monde en direction du Nord et de l'Est. Les marins normands se chargèrent de l'apporter en Europe du Nord. La France du Nord devint un centre culturel important dont l'influence s'étendit vers l'Est. Au XIIe siècle, il s'implante fortement en Allemagne, d'où il rayonnera vers l'Europe centrale. Au XVe siècle, l'Europe entière fête St Nicolas et ce n'est qu'à la Réforme que certains pays, régions abolirent cette fête. Pour ceux qui la conservèrent, elle évolua : le passage du temps, l'évolution des cultures et des mentalités fit perdre à st Nicolas cet aspect moralisateur (au XIXe siècle), l'accent fut mis sur sa générosité à l'égard des enfants. Sa popularité donna de l'assise à sa fête et fit de lui le patron de villes (Fribourg en Suisse, Saint-Nicolas-Du-Port en France par exemple), de confréries, de métiers (patron des bateliers en Grèce) en plus d'être celui des enfants.

En France St Nicolas fait le tour de la ville sur un char avec son sinistre compagnon et entre dans les écoles pour distribuer des friandises (pain d'épices, noix, pommes,oranges, chocolat). Sa fête est souvent l'occasion de défilés et cortèges dans les rues assorties de fanfares, de jeux ( jets de farine occasionnant un "blanchiment" susceptible de porter bonheur pendant l'année...), de déguisements, de distribution de friandises sucrées (chocolat, fruits, bonbons) et dégustation de gâteaux artisanaux (massepain, pain d'épices à l'effigie du saint...), elle s'achève souvent par une cérémonie religieuse.

L'enfant Jésus ou Christkindel

Si Saint Nicolas fut le premier personnage à délivrer des cadeaux aux enfants, il fut concurrencé par l'enfant Jésus et ce dès la Réforme au XVIe siècle. Il semblait cohérent à la communauté chrétienne de rapprocher la fête des enfants de celle de l'enfant Jésus, ainsi les souliers attendirent le 25 décembre pour se remplir et non le 6 décembre.

Son image fut privilégiée en remplacement de Saint Nicolas dont la fête fut abolie dans la plupart des pays du Nord. Au Canada, les enfants anglophones recevaient des cadeaux de Saint Nicolas, tandis que les petits francophones les recevaient de l'enfant Jésus. Cependant, l'enfant Jésus "lumière du monde" était tout comme Saint Nicolas doublé d'un mauvais personnage qui emportait dans un grand sac les enfants méchants ou leur distribuait des coups de bâton.

Le Christkindel fut souvent représenté par une jeune fille, voilée de blanc portant une couronne de sapin illuminée par des chandelles sur la tête, rappelant Sainte Lucie (suppliciée à Syracuse au IVe siècle, prénom de "lumière", sa fête venue de Scandinavie en décembre la "rendait" d'actualité, proche du Christkindel) elle distribuait des friandises aux enfants sages.

Dans la pratique, le même type de cérémonial que pour Saint Nicolas se déroulait : les enfants déposaient leurs souliers au pied de la cheminée la veille de Noël, cantiques et prières accompagnaient l'attente.

Le père Noël

Le Père Noël sous son aspect actuel (barbe blanche, habits rouges, rennes et traîneau chargé de cadeaux) apparaît au XIXe siècle, il est un présent de la presse américaine. Son image reprise ensuite en 1931 par une célèbre marque de boissons gazeuse prolixe en publicité fera le tour du monde et sera adoptée de tous y compris des habitants de la vielle Europe.

En 1809, les déplacements aériens du généreux donateur sont évoqués pour la première fois par l'écrivain Washington Irving dans une Histoire de New-York, un récit dont le succès fut des plus vifs.

Les émigrés Hollandais fondateurs de New-York arrivèrent dans un bateau dont la figure de proue était St Nicolas. Il raconte ensuite la légende avec un luxe de détail y compris des fantaisistes et affirme que St Nicolas se déplace dans les airs et passe par les cheminées.

En 1822, aux Etats Unis un poème de Noël écrit pour sa fille par un pasteur new-yorkais Clément Clarke Moore (Professeur de Théologie), intitulé " A visit of St Nicholas", reprend la visite aérienne d'un lutin prénommé St Nicolas. Il entre par la cheminée dans une maison, la nuit du 24 au 25 décembre pour déposer des présents dans les bas accrochés à l'âtre. La visite est détaillée, ainsi apprenons-nous que son traîneau-carriole miniature aérien est tiré par huit rennes nommés Fougueux, danseur, Fringant, mégère, Comète, Cupidon, Tonnerre et Eclair ( ou Blitzen, Dancer, Dasher, Comet, Cupid, Donner, Prancer et Vixen)..... L'homme est devenu jovial, rondelet, il n'a plus de mitre mais un bonnet, sa crosse s'est transformée un sucre d'orge et par chance l'affreux Père Fouettard a disparu.

Publié anonymement le 23 décembre 1823 par le journal new-yorkais "Sentinel", il sera repris les années suivantes par les plus grands quotidiens nationaux avant d'être traduit en plusieurs langues et diffusé sur la plus large partie du globe. Sans nul doute ce poème de Noël a contribué à l'union des personnifications de donateurs bienveillants en un seul être : monsieur le Père-Noël !

Pour les amateurs voici la traduction de "A visit of St Nicholas" écrite par Clement Clark Moore en 1822 dont le titre fut mofifié plus tard en "The night before Christmas".

En 1860, Thomas Nast (illustrateur allemand pour le journal new-yorkais "Harper’s Illustrated Weekly") précise l'image de Clément Moore ; celle du gentil vieillard jovial aux habits rouges comme ses bonnes joues et "peaufine sa tenue" : il aura désormais un gros ceinturon noir de cuir, sa robe rouge s'enrichira d'une capuche et de bordures de fourrure blanche. Pendant près de 30 ans Nast sera le quasi dessinateur officiel du Père Noël, il illustrera toute la légende de Santa Claus au moyen de centaines de dessins.

En 1885, il établit la résidence de Santa Claus au Pôle Nord (deux enfants regardent une carte du monde sur laquelle un tracé part du pôle Nord pour finir aux Etats Unis).

Cette résidence au Pôle Nord est soutenue en 1886 par l'écrivain américain Georges P. Webster. Il parle de l'usine à jouets et de la demeure de Santa Claus cachées, pendant les longs mois d'été dans la glace et la neige du Pôle Nord.

En 1931, la firme Coca-cola d'Atlanta demande à Haddon Sundblom de moderniser l'image de Santa Claus pour une campagne publicitaire de Noël. Ce dernier s'inspire également du poème de Moore, mais lui donne figure humaine le rendant plus accessible.

Le Père Noël au bon ventre rebondi que nous connaissons bien arrive, il porte désormais un pantalon et une tunique. La presse écrite et la télévision transmirent cette image pendant 35 ans à travers le monde et c'est celle qui fut généralement conservée.

Vers 1970, le succès populaire du Père Noël fit écrire les enfants. Ils lui adressèrent des lettres par centaines puis par milliers... Cet usage se répandrait...

Symboles de Noël

Noël, fête de l'enfance, fête familiale, se pare de couleurs et de symboles spécifiques. Quels sont-ils vraiment ? Du rouge, du vert, des sapins et des bûches, des crèches et des cartes de vœux, du houx et des baisers sous le gui, des cadeaux (qui eux sont dispensés d'explication) des plats typiques...

Les couleurs de Noël

Rouge et vert sont les principales couleurs de Noël.

Rouge comme la tenue du père Noël, comme les petites boules de houx, comme la chaleur de la fête ou comme le plaisir qui colore les joues de nos enfants.

Vert comme le sont les conifères, les sapins, et toute végétation susceptibles de résister au froid de l'hiver (houx, gui), signe de longévité.

À ses couleurs "incontournables" il convient d'ajouter le blanc symbole de pureté, d'innocence, tel l'enfant qui vient de naître.

Mais aussi le blanc est représentatif du froid et de la neige. Blanche est la barbe du Père Noël, la fourrure qui orne sa tenue, une couleur de respectabilité. Blanche est la paix

N'oublions pas l'or, symbole de lumière, de la fête et de ce qui est précieux. Dorée est l'étoile à la cime du sapin, les guirlandes, la ficelle de nos cadeaux . suite,cliquez ici…

Le sapin

Le sapin vaillamment installé et joliment décoré de nos demeures est l'un des grands symboles de Noël. Représentatif de ce temps de joie et de paix, il est avant tout la matérialisation des espoirs de nos enfants, impatients de découvrir à son pied des cadeaux déposés par un être merveilleux. Saviez-vous que ce sapin est bien ancien ?

Histoire du sapin

Au temps des Celtes, le sapin apparaît le 24 décembre en l'honneur de la renaissance du soleil, du solstice d'hiver (situé pour eux à cette date). Cette culture fondée sur l'agriculture et l'élevage (en dehors de ses aspects guerriers ou défensifs) avait adopté un calendrier basé sur les cycles lunaires. À chaque mois lunaire était associé un arbre, l'epicea fut celui de cette date.

En outre, une légende religieuse raconte que St Boniface (vers 675-754), d'origine germanique, grand réformateur des Eglises franques, s'était donné pour mission d'évangéliser les païens. S'adressant aux druides, prêtres de la religion celtique, détenteurs du savoir ( maîtres du Temps et du calendrier) de la transmission et de la cohésion des tribus, il prêchait sur le thème de la Nativité. Il voulut les convaincre que le Chêne n'était pas un arbre sacré et en fit abattre un. L'arbre écrasa tout sauf un jeune sapin. St Boniface s'empressa d'y voir un miracle et déclara "nous appellerons cet arbre, l'arbre de l'Enfant Jésus". Le sapin devint l'arbre de l'immortalité et de l'enfantement.

Au XIe siècle, le sapin orné de pommes rouges symbolise l'arbre du Paradis dans les célébrations de l'Avent. Il devint "arbre de Noêl" au XVIe siècle.

Puis il se décora et s'illumina de bougies (rappel de la naissance de Jésus, "Lumière du monde"), surtout au XVIIIe siècle. Fin XIXe, les guirlandes lumineuses éléctriques apparurent et remplacèrent avantageusement les bougies.

Usage

Le sapin Epicea de la famille des Conifères est notre arbre de Noël.

Il appartient à une espèce particulièrement résistante qui eut la bonne idée de couvrir forêts et montagnes européennes jusqu'à 2000 m, là où les feuillus ont depuis longtemps démissionné. D'une croissance rapide, il est très répandu et donc facile à se procurer.

Lorsque vous rapporterez votre sapin coupé à la maison, pensez qu'il ne "tiendra" qu'une dizaine de jours, aussi pour le préserver, il est bien de plonger son tronc dans l'eau et de lui rafraîchir la coupe de ses branches, et de le brumatiser à l'occasion, il ne se conservera que mieux.

Placez-le à l'abri des courants d'air et évitez lui d'être trop près d'un radiateur qui lui ferait perdre ses piquants ou de la cheminée parce qu'il est combustible. Disposez un sac à sapin (proposé par Handicap international à prix raisonnable) à son pied pour vous en défaire proprement une fois Noël parti et vous évitez la peine des aiguilles à récolter entre les interstices du parquet.

Ceux qui choisiront leur sapin en pot pour le planter plus tard devront réfléchir à sa taille adulte, propre à être déconseillé aux jardins minuscules... suite,cliquez ici…

Les plats typiques de Noël

Ière réunion familiale, Noël est toujours l'occasion de mettre les petits plats dans les grands et de faire bombance. Quantité et variété de mets élaborés en assurent le succès.

La dinde aux marrons par ses généreuses dimensions emporte souvent la faveur des cuisiniers et les volailles d'une manière générale sont dégustées (Chapon, oie, pintade, faisan, caille, dindon...) rôties ou farcies. Traditionnellement le boudin blanc truffé, les huîtres, le foie gras, le saumon fumé, les fruits de mer, les escargots sont de la fête qui s'achève presque toujours sur une délicieuse bûche pâtissière ou glacée. Chocolats et friandises ne sont pas de reste et s'offrent à profusion.

Les traditions culinaires varient cependant d'une région à l'autre et d'un pays à l'autre. En Angleterre le Christmas Pudding accompagne le thé, les "speculoos" à base de pain d'épice se dégustent en Belgique et au Luxembourg, on boit le Glögg en Scandinavie (vin chaud parfumé aux épices), les espagnols privilégieront le dindon farci, l'agneau rôti et la daurade rose, les allemands préféreront l'oie farcie et la carpe, les Norvégiens le saumon fumé et le porc caramélisé, les Polonais du poisson le 24, de la dinde farcie le 25.

Un fait est sûr : à Noël, les ventres rebondissent !

Traditions de noel

Noël est un mot lourd de sens, d'ou vient-il ? Et si nous en apprenions un peu plus sur les origines de cette fête des présents si chère à l'enfance.

Définition : Le mot Noël s'expose à des divergences : d'un point de vue chrétien, il viendrait du latin "Dies natalis", littéralement "jour de naissance", anniversaire de la naissance de Jésus Christ, mais d'un point de vue païen, il serait d'origine celte "Novo Hel" (Nouveau Soleil) et célèbre le solstice d'hiver.

Un peu d'histoire

Noël a parcouru un chemin long de plusieurs siècles pour exister sous la forme actuelle que nous lui connaissons : influence des cultes pré-chrétiens, création religieuse et célébration évolutive, universalisation de la fête chrétienne, mutation communautaire, familiale achevée en magnifique fête de l'enfance.

Les Saturnales

Dans la Rome antique, des fêtes païennes (destinées à plusieurs dieux) appelées les Saturnales se déroulaient au mois de Décembre du 17 au 24, le culte de Mithra le 25 décembre et les Sigillaires en fin de mois. Toutes ces fêtes célébraient d'une manière générale le solstice d'hiver ; et avec lui, le retour du soleil, de la lumière, source de vie et élément d'importance dans une vie ponctuée par le rythme agricole.

Ces fêtes furent connues avant tout pour leurs excès : festins et ivresse, sacrifices, jeux, débauche et pourtant, par-delà ces excès, elles reflétaient le désir d'un Age d'or. Un temps de prospérité, de paix et d'harmonie qui abolirait les hiérarchies sociales et les codes moraux.

En l'occurrence, le monde s'inversait. Les maîtres servaient les esclaves où partageaient la même table : les hommes devenaient égaux pendant les Saturnales et même de petits cadeaux étaient échangés pendant les fêtes sigillaires. Ajoutez-y l'absence de travail, la justice en congé, les écoles fermées, vous obtenez un temps de liberté qui servait à honorer ses Dieux, notamment Saturne (Dieu de la Fécondité et des semailles), et à s'adonner à des réjouissances habituellement réprouvées.

Au IVe siècle

En 330 ou 354 selon les sources, sous le règne de l'empereur Constantin, l'Eglise d'Occident décide de lutter contre les fêtes païennes et de ses idolâtries polythéistes, le Christianisme est alors en plein essor : elle oppose Noël en tant que fête chrétienne de la Nativité au culte solaire de Mithra " Sol Invictus" (victoire de la lumière, du soleil) des païens.

Le culte de Mithra était extrêmement populaire depuis la haute antiquité, symbole des victoires de la force armée (invincible)de l'empire, il fut même institué en 274 en tant que religion d'état et sa fête déterminée au 25 décembre. Cependant en 313, prônant la tolérance, l'empereur Constantin instaure la liberté religieuse, les Chrétiens de plus en plus nombreux s'exprimèrent.

Noël chrétien devait faire son chemin pour rivaliser avec les fêtes solaires des païens. À cette époque, la célébration se résumait à une messe unique de la Nativité en hommage au Créateur de la lumière, lumière de la connaissance en la foi unique dite parfois "soleil de justice" par les théologiens. La naissance du Sauveur "lumière du monde" porteur d'espoir, de la connaissance et la paix en opposition à la naissance du Soleil invincible.

Avec le temps, l'expansion de la foi chrétienne consacra la fête de Noël, la naissance de Jésus comme la plus populaire du calendrier liturgique. Les évènements autour de la naissance du Christ : Marie, Joseph, Jésus, le massacre des enfants de Bethléem, l'adoration des rois mages et des bergers apparurent à Noël.

À la fin du IVe siècle, l'église de Rome décidant de fêter le souvenir des rois mages à l'Epiphanie, le 6 janvier, Noël devint spécialement dédié à la naissance du Sauveur. Cela dit la date exacte de la naissance du Christ reste toujours un mystère, elle se situe de l'avis de la plupart des experts sous le règne d'Hérode le Grand (37-4 avant J.C.).

Au Ve siècle

L'Eglise d'Orient, à commencer par la Syrie, rejoint l'Eglise d'occident pour la célébration de Noël, la nature divine du Christ étant entre temps affirmée (Concile de Nicée en 325, de Constantinople en 381, d'Ephèse en 431).

Au VIIe siècle,

Sous Grégoire le Grand, la règle établit trois messes à Noël. Celle " dans la nuit" dite de minuit bien entendu mais aussi celle de l'aurore et celle du jour. Sous Charlemagne (742-814), les trois messes sont imposées à tout l'empire.

Au XIIIe siècle et pendant tout le Moyen-Age

La "Légende dorée" de Jacques de Voragine (rédigée entre 1250 et 1280) : compilation d'épisodes de la vie du Christ et de l'histoire des saints s'inscrit dans l'histoire. Rédigée à partir des évangiles apocryphes et des textes de St Augustin, de St Jérôme, de Grégoire de Tours.

Elle rencontre un succès qui perdurera jusqu'au XIXe siècle et reste un témoignage de l'expansion de la foi chrétienne, imprégnant fortement Arts et mentalités. Cette évolution du monde chrétien se retrouvera dans la célébration de la Fête de la Nativité, dont l'importance s'accrut à mesure d'une représentation de plus en plus détaillée.

Au XVIIe siècle

Les crèches apparaissent dans les usages de la célébration de Noël.

Les figurines sont constitués de matériaux hétéroclites : mie de pain, cire, bois... Les rites s'affinent, la veillée de Noël devient traditionnelle, chants, contes et légendes, jeux, devinettes participent à l'attente de la messe de minuit à laquelle succédera un bon repas préfigurant le futur réveillon. Dans les provinces, les crèches vivantes créent le spectacle et suscitent l'engouement.

Au XVIIIe siècle

Les Santons de Provence issus d'un artisanat prolifique enrichissent encore la crèche familiale de personnages toujours plus nombreux.

Au XXe siècle

La fête de Noël poursuivit son évolution et tira partie d'apports culturels différents. Elle devint une fête à dimension plus communautaire comme en attestent les échanges de cartes de vœux (Joyeux Noël, meilleurs vœux...) et incarne l'expression du don. Les souhaits de paix, d'amour et d'harmonie universelle deviennent les messages essentiels délivrés par cette fête élargie à tous les individus, croyants et non croyants.

Par certains aspects, Noël se fit marchande, médias, commerce et publicité n'hésitèrent pas à se l'approprier. Les marchés de Noël présentent toujours plus de vitrines artisanales de dégustation ou de décoration : du sujet de crèche au sujet de pain d'épice en passant par les bougeoirs ou les guirlandes lumineuses. La multiplication des pères Noël en zone commerciale déroute souvent les enfants et oblige bel et bien les parents à parler d'"assistants" du père Noël...

Fêtée largement de par le monde, Noël toujours vivace a perdu de son caractère religieux mais conserve néanmoins son titre de première fête familiale celle spécialement dédiée aux enfants, faite de cadeaux à découvrir au pied du sapin. accueil

Deux autres traditions mystèrieuses

Deux belles traditions ont des origines mystérieuses et une pratique confuse : la première est le traîneau du Père Noël, la deuxième est le Père Fouettard : mais quand donc passe-t-il ?

Le traineau du pere noel

L'origine est inconnue mais a été concrétisée par les représentations imagées du Père Noël au XIXè siècle. Absent toute l'année, il fallait bien que notre bonhomme réside quelque part. Le pôle Nord, pas encore vaincu à cette époque et donc nimbé de mystère, était tout indiqué.

Le Père Noël arriverait donc en traîneau, normal en cette saison pour voyager dans l'hémisphère nord, et tiré par l'animal de trait local, le renne. Nous n'évoquerons pas ici la mère Noël, sans doute maintenue au foyer et tout aussi hypothétique que Madame Columbo. La Père Noël ne serait donc pas venu d'Orient comme les Rois mages et Saint Nicolas, mais du Nord.

Le pere fouettard

Personnage mythique s'il en est, il manque pourtant d'autorité ! Selon les pays et les coutumes que le Père Noël n'a pas encore effacées au fil des ans.

Son arrivée coïncide plus ou moins avec celle de Saint Nicolas, le 6 décembre, venu distribuer des récompenses. Tantôt la veille, comme en Autriche, où le jeu consiste le 5 décembre à fouetter les passants, avant la venue de Nikolaus ! En Belgique ou au Luxembourg, il le suit. En Allemagne, aux Pays-Bas, en Angleterre où Saint Nicolas est vivace, Père Fouettard est discret.

En France, Père Noël venu sur son traîneau ne lui laisse plus de place dans la cheminée. Ouf !

Conseils pour passer un bon Noël

Temps de paix, d'harmonie, de don, de réunion, d'espoir, de joie, Noël, c'est un peu tout ça et c'est une bonne chose ! Mais Noël est une fête qui se prépare, voici quelques conseils pour s'éviter les oublis.

1 – Rappeler aux enfants d'écrire une lettre au Père Noël début décembre ( cartes et dessins sont également bienvenus pour ceux qui n'ont pas la maîtrise de l'écriture). Il faut du temps au Père Noël pour dépouiller son courrier, puis lancer la fabrication des jouets demandés. Le Père Noël doit aussi vérifier la sagesse des enfants avant d'exaucer les souhaits, les "très" gentils ont proportionnellement plus de chance…

2 – Passer des coups de fil à tous les membres de la famille. Noël est une fête de famille, il est indispensable que tous puissent y participer. C'est l'occasion de se réconcilier et de pardonner les différends. D'autre part, selon l'adage populaire "plus on est de fous, plus on rit", n'hésitez pas à inviter des amis (les esseulés existent) !

3 – Acheter et dresser le sapin. Veillez au préalable à mesurer la place et la hauteur dont vous disposez, il serait dommage d'avoir à le scier. Protégez le sol de la chute des piquants (sac à sapin) et calez-le dans un pot avec des journaux froissés. Eloignez-le de toute source de chaleur et évitez-lui les courants d'air. Puis décorez-le, en famille. Guirlandes lumineuses, guirlandes colorées, dorées, argentées, boules de Noël et petits sujets, étoile ou flèche, laissez parler vos envies.

4 – Décorer la maison. Lorsqu'on a un si joli sapin, il faut que le reste de la demeure participe à la fête. Réalisez des pochoirs (ange, étoile, sapin, cloches...) que vous appliquerez sur les fenêtres en vaporisant de la fausse neige. Les décors "glacés" sont toujours d'un très bel effet. Vous pourrez suspendre une boule de gui au plafond et disposer des branches de houx de ci de là. Quelques lanternes éclairées ou photophores dorés apporteront de la chaleur à votre décor. Et rappelez-vous que les couleurs de Noël privilégient le rouge, le vert, le blanc et l'or.

5 – Préparer votre menu de Noël et faites une liste de tous vos ingrédients. Bouchers et pâtissiers honorent toute commande passée à l'avance et sortez votre jolie nappe et vos couverts d'argent.

6 – Souriez et faites la fête, à Noël, il n'y a plus de soucis, ... seulement du plaisir !

Les fêtes par Nanou

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