Origine de Halloween
Depuis quand ?
Chez les Celtes
Les origines apparaissent lointaines, plutôt sombres, tirant sur le noir foncé !
Bien avant notre ère chrétienne et même les derniers druides gaulois qui se réunissaient sous les chênes de nos épaisses forêts armoricaines, les ancêtres de ces gaulois croyaient que le Seigneur de la Mort, un certain Samhain, s’occupaient de nos chers disparus la veille de la Toussaint.
Ce Samhain venu de Celtie s’appelait Samonios chez nous autres gaulois.
En fait en ce jour noir il s’agissait de la fin de la belle saison, les récoltes terminées, le bétail rentré, le dieu soleil était remercié de ses belles moissons, les jours raccourcissaient et la saison du noir et des morts débuterait le lendemain, que l’on peut placer le 1er novembre. Ce jour hors du temps, ni dernier de l’été ni premier de l’hiver, était consacré aux disparus, tout aussi intemporels, venus spécialement de l’au-delà pour rencontrer les lieux et êtres qu’ils avaient chéri de leur vivant. En fait on imaginait la visite fraternelle d’un proche, disparu dans l’année écoulée, guidé par la lueur des bougies vacillantes.
Mais une cohorte d’autres esprits mauvais et de sorcières indésirables les accompagnaient, et les grands feux nocturnes étaient sensés les tenir à distance.
La bise inquiétante à l’entrée de l’hiver et les nuages cachant la lune achevaient l’ambiance...
On mettait à profit cette longue nuit de Samhain pour débuter des célébrations, la grande fête annuelle allait durer une bonne quinzaine de jours.
En cette nuit, les foyers du village étaient progressivement éteints, puis on chargeait les druides de recréer le feu de l’année nouvelle en frottant les branches de chêne sacré. Chaque chef de foyer emportait chez lui un peu de ce feu sacré, qui protégerait la famille une année durant. Inutile de préciser que les mauvais esprits étaient sensés s’enfuir devant ce nouveau feu purificateur...
La fête se prolongait toute la nuit, puis les jours suivants pendant souvent une bonne quinzaine, le temps de faire fuir les mauvais esprits. Pour s’en assurer, nos ancêtres revêtaient des costumes horribles, se maquillaient à faire peur, coutume que l’on retrouve dans la fête d’Halloween. Et on festoyait, sous forme de festins de viandes grasses accompagnées d’hydromel et de cervoise (bière d’orge à peine fermenté).
Chez les Romains
De leur côté, nos amis romains ressentaient aussi sombrement la fin de la belle saison, marquée par les dernières récoltes. Ainsi la fameuse déesse Pomone, était-elle fêtée ce même dernier jour d’octobre. On la remerciait pour sa prodigalité (on se régalait des dernières pommes et poires) et on avait en ces jours de plus en plus sombres, une pensée pour ses morts. Le culte des morts était né.
Dans la vieille Europe
Eh bien rien de tel ! Le pape Grégoire III officialisa dans le calendrier catholique la fête de Samain en novembre. Son successeur Grégoire IV, au IXè siècle, décida de fêter ainsi tous les Saints et de placer cette « Toussaint » le 1er novembre. On peut dire qu’il s’agit du premier des trois jours de toute fête celtique, consacré à la mémoire des « saints ». C’est donc à cette date du calendrier catholique que le mot anglais Hallow’eve, veille de la Toussaint, fête de tous les Saints, fait référence. L’orthographe actuelle est dérivée de « Hallowe’en » (de l’anglais to hallow, sanctifier), dérivant elle-même de All Hallow Eve (éthymologiquement « la veille au soir de la fête de tous les Saints »).
Odilon de Cluny, au XIè siècle, institua le lendemain, 2è jour de fête, le 2 novembre « Jour des morts ». Quant au troisième jour traditionnel de toute fête celtique, consacré aux festivités interminables, le calendrier catholique l’a passé à la trappe...
La culture celtique avait donc été balayée progressivement de notre pays. Les peuples celtes, repliés du côté de l’Ecosse, de l’Irlande, de toutes les îles britanniques avaient perpétué plus longtemps que nos gaulois la pratique de l’Halloween. Mais l’ère chrétienne avait effacé de notre continent et de ses îles toute pratique officielle de l’Halloween.
De la vieille Europe au Nouveau Continent
Exportée en Amérique du Nord par des colons en mal de racines, Halloween a traversé là-bas les derniers siècles pour devenir une fête espiègle, réservée jusqu’à peu de temps aux seuls enfants, et depuis la fin du XIXè siècle fête nationale aux Etats-Unis le 31 octobre.
Il subsiste des colons un plat irlandais typique : « Callcannon », à base de pomme de terre et panais en purée, auquel on ajoute des oignons fondus, le tout gratiné au four. Pomme de terre à l’origine on le sait de la grande famine de 1846 et de la vague d’émigration irlandaise vers le nouveau continent, emportant avec eux leurs coutumes, leur bière et leur Jack…
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Que reste-t-il des rituels ?
Jack-O’-Lantern
Les enfants se chargent pour l’occasion de creuser les citrouilles et de les éclairer de l’intérieur avec une bougie. Mais d’où vient cette étrange habitude ?
Les pommes de terre - irlandaises bien sûr - sont encore de la fête : à l’époque, la citrouille n’est pas encore un légume très prisé. On choisit plutôt les légumes-racines ou tubercules les plus gros et les plus difformes du jardin : rutabagas, navets et bien sûr pomme de terre, on les évide et on les sculpte en visages grimaçants. En Bretagne, on utilisait des grosses betteraves fourragères. Une bougie à la lueur vacillante à l’intérieur et la vision effrayante est parfaite pour marquer la nuit de l’Halloween toujours chère au cœur des petits irlandais.
Mais soyons plus précis. Un vieux conte irlandais prénommé Jack, particulièrement avare et porté sur la bouteille, rencontre une nuit le Diable dans un pub irlandais. Peu prompt à vendre son âme au Diable, la légende raconte que Jack se moque de lui régulièrement au cours de leurs rencontres, ce qui lui interdit, au jour de sa mort, d’aller en Enfer. Et par son avarice, il ne peut bien sûr accéder au Paradis. Plongé dans le noir, Jack réussit à obtenir du Diable un peu de charbon ardent pour éclairer sa route, qu’il promène dans un gros navet évidé. Le voici donc condamné à errer dans les rues, une lanterne à la main, jusqu’au jugement dernier.
Et voilà nos immigrants irlandais aux Etats-Unis, le navet devient citrouille, de cette forme américaine particulière.
Trick or Treat
Etymologiquement : « donnez-moi quelque chose ou je vous jette un sort ».
En voilà l’explication : depuis le début du siècle, après de longs préparatifs courant octobre, les gamins se déguisent, se griment, hantent les rues envahies de pétards et partent en quête de butin... de friandises. Les pauvres victimes rencontrées dans les rues doivent donner de menus cadeaux. Quelques années plus tard, on prend l’habitude de rançonner de façon plus organisée. On frappe aux portes et on réclame son dû sans ménagement, que la victime s’emploie à déposer dans une chaussette ou autre épuisette de fortune. Pour les kids américains, cette soirée est maintenant devenue la grande fête de l’année.
Les maisons complices sont signalées par une citrouille creusée et éclairée. La citrouille éteinte indique qu’il n’y a rien à gagner !
Le butin acquis, les enfants rentrent sagement déguster le tout en famille, en chantant et racontant les dernières histoires à faire peur.
Les enfants sont complices des mauvais et des bons esprits qui hantent nos cités la nuit de l’Halloween. Ce monde de mystère, hanté par les squelettes, les pirates, les sorcières et autres fantômes, a acquis un relief particulier par la présence active des enfants qui relaient ainsi les morts venus parmi les vivants une dernière fois en cette folle nuit, seulement éclairée par la lueur peu rassurante des citrouilles blafardes…
Les adultes, quant à eux, hantent les bars affreusement décorés et on boit toute la nuit.
La déco d’Halloween, rituel des temps modernes
La reine de la soirée est la citrouille. Sous toutes ses formes, notamment les grosses « courges » de forme typiquement anglo-saxonne, qu’il faut absolument cultiver pour l’occasion. Nous y revenons par ailleurs.
Mais les costumes, déguisements et maquillages font recette : sorcières, vampires, squelettes, ossements, loups-garous et autres fantômes. Halloween se passe aussi de plus en plus dans l’assiette, avec des recettes aussi diététiques qu’épouvantables.