Les Marchés de Noël
Attention, ces reportages sur les marchés de Noël ont plus de 10 ans ! Pensez à bien vous renseigner avant de partir sur chaque lieu mentionné dans ces guides. Cette page ne liste que les plus grands marchés de Noël en France, pour découvrir les marchés près de chez vous en décembre prochain, rendez-vous sur FestiNoël.
Marchés de Noël à Strasbourg : L’Alsace au cœur
Voilà plus de cinq cents ans qu’il s’installe ici: le "Christkindelsmärik", le plus ancien marché de Noël de la région, prend place au cœur de Strasbourg, dans les rues piétonnes situées autour de la Cathédrale, l’une des plus belles réalisation de style gothique en France. On y flâne le long des stands qui exhalent les effluves de friandises sucrées et de pâtisseries épicées.
Tout autour, dans ce quartier très commerçant, les vitrines sont aussi de la fête: décorées et illuminées, elles proposent une foule de produits gastronomiques, rappelant la tradition gourmande de la région (vins, eaux-de-vie, bière de Noël, oie, foie gras, petits gâteaux bredele, sucres d’orge....)
Ne démarrez pas votre virée shopping sans un solide sac, les tentations vont pleuvoir au fil des stands. C’est que les artisans et les producteurs régionaux se donnent ici rendez-vous pour exposer leur savoir-faire.
On trouvera tous les objets servant à la décoration de la maison et plein d'idées de cadeaux originaux: couronne de l’Avent, boules en verre peintes, bougies, branches de houx et de gui, crèches et santons, petits objets à accrocher au sapin, springerle (moule à pain d’anis), tissus, nappes, rubans, verreries, moules en terre cuite, peintures sous-verre, jouets en bois polychrome, en chiffon, en carton, dessins naïfs représentant des saints protecteurs...
La définition du Noël alsacien? Un quotidien contemporain qui retrouve l’empreinte des traditions. L’équation est féerique.
Où faire son marché de Noël à Strasbourg?
- Le "Christkindelsmärik", le plus célèbre marché de Noël alsacien, est installé depuis 1570 au cœur de Strasbourg, jusqu’au 24 décembre de 10h à 20h, Place Broglie.
- A l'ombre de la majestueuse Cathédrale, un autre marché de Noël, ouvert jusqu’au 31 décembre de 10h à 20h (les 24 et 31/12, fermeture à 17h et le 25 décembre ouvert de 14h à 19h).
- Enfin, le marché des Bredele "les Saveurs sucrées de Noël", Place de la Gare (jusqu’au 24 décembre).
- On pourra aussi visiter la Brasserie Schützenberger, (fabrication de la bière de Noël) et "Les Foie Gras Feyel" (fabrication de foie gras).
- A voir encore, un sapin de Noël géant décoré et illuminé aux couleurs de Noël, (place Kléber): les illuminations de Noël dans la vieille ville; la patinoire de glace (300 m² en plein cœur de la ville, place de la Gare); l’exposition "Le Chant de Noël", plus de 100 photographies d’œuvres d’art d’Alsace (sculptures, peintures, vitraux), Salle de l’Aubette;
- On pourra enfin assister aux nombreux concerts organisés dans les églises de la ville (renseignements à l’Office du tourisme de Strasbourg, place de la Gare, 67000 Strasbourg, 03 88 52 28 28, www.otstrasbourg.fr)
Marchés de Noël en Provence : sous le soleil exactement
Dans la garrigue, les cigales se sont tues. C'est le mistral qui s'amuse maintenant avec nos oreilles. En plein mois de décembre, la magie provençale continue pourtant d'opérer. Sans neige ni marrons chauds mais sous le soleil. C'est qu'ici, Noël, on continue d'en faire toute une histoire. La "période calendale", comme ils disent en provençal, dure quarante jours, de la Sainte Barbe (le 4 décembre) à la Chandeleur (le 2 février). Entre temps, il s'en passe des choses: crèches vivantes, pastrages (offrande de l'agneau), conteurs et chanteurs de rue, pièces de théâtres populaires ("pastorales"). La nuit de Noël, on dresse la table et ses trois nappes blanches pour le "gro soupa" (gros souper) qui s'achèvera sur les treize desserts, au retour de la messe de minuit.
Et puis les marchés de Noël sont à l'honneur ! Aujourd'hui, de Marseille à Aix, de Cassis à Saint-Rémy, pas une ville qui n'aie le sien. Pourtant, l'implantation de cette tradition made in Europe du nord est récente. On la doit à la forte demande touristique, des milliers de visiteurs qui voulaient rapporter un peu du Noël provençal à la maison.
Une vieille tradition, la Foire aux santonniers, héritée du Premier empire, a été élargie. Du coup, sur les étals, c'est désormais toute la Provence qui nous fait de l'oil. Des santons d'argile, bien sûr, mais aussi les 13 desserts, les tissus provençaux, les viandes et les poissons qui entrent dans la préparation du "gro soupa". Bon appétit!
Marchés de Noël en Forêt Noire : douces nuits
Ils comptent parmi les plus beaux et les plus actifs marchés de Noël d'Allemagne. N'en jetez plus: dans une contrée où toutes les cités rivalisent d'imagination pour avoir le plus beau marché de Noël, autant dire qu'en Forêt Noire, de Fribourg à Ulm, en passant par Stuttgart (qui abrite le plus grand marché d'Europe), on a rendez-vous avec le fin du fin. Jugez plutôt: une tradition qui remonte au 16ème siècle, des placettes pavées où se dressent de grandes crèches ornées de figurines en bois sculpté, des étals surchargés, enfouis sous les branches de sapins et les guirlandes multicolores, proposant anges dorés, pains d'épices, confiseries (aïe les hanches), jouets en bois et décorations peintes à la main(aïe le porte monnaie).
On y flâne des heures, promenant nos envies dans le froid vif et piquant. Au fil des étals, nos papilles aspirent à grandes goulées les odeurs de sapin, de biscuits à peine sortis du four et d'amande grillée. C'est vrai qu'on a aussi le nez qui coule et les mains qui gèlent sous les moufles. Mais le vin chaud est là pour réparer tout ça.
La magie des lumières aussi: au crépuscule, les étals s'illuminent sous une cascade de lampions de papier. En toile de fond, les façades moyenâgeuses semblent jaillir d'une nuit bleu marine, sublimées par le voile orangé des projecteurs. Dans un coin du marché, un groupe entonne des chants traditionnels. "Stille Nacht, Heilige Nacht, Douce Nuit, Sainte Nuit".
Marchés de Noël à Vienne : un shopping de Noël royal
Les trottoirs luisent sous le givre. La flèche de la cathédrale Sainte-Etienne s’élance vers un ciel moutonneux. Les guirlandes dégoulinent sur les palais baroques. Vienne a revêtu ses habits d’hiver. Nous aussi. En doudoune et moufles fourrées, nous battons pavé (gelé) pour ne rater aucun des marchés de Noël viennois, héritiers d’une tradition sept fois centenaire.
À tout seigneur, tout honneur: on commence la tournée par le plus grand marché de Noël d’Autriche, une foule de petites maisons en bois blond, rassemblées sous la façade gothique du Rathaus. Nous sommes à quelques pas de la Hofburg, jadis résidence des empereurs, un labyrinthe de 2500 pièces reflétant la puissance perdue de la maison d’Autriche. On est pourtant bien loin d’une Vienne hautaine, figée dans une nostalgie d’ancienne capitale impériale. Dans les allées du marché de Noël, la cité a le goût simple du chocolat chaud et du pain d’épices.
Premières explorations, premières surprises... Aux côtés des spécialités traditionnelles (saucisses grillées, marrons chauds, vin à la cannelle), d’autres nous étonnent: Schaumrolle (pâte feuilletée fourrée de guimauve, recouverte de chocolat), Brat Kartoffeln (pommes de terre grillées et salées), Langos (pâte frite, tartinée de beurre et d’ail)... Nos narines nous chatouillent tandis qu’on approche du Rathaus: à l’intérieur, des enfants s’affairent en cuisine. Nos mini chefs fabriquent les Kekse, ces petits gâteaux épicés sans lesquels un Noël autrichien ne serait pas tout à fait complet. Miam.
Shopping de qualité au pied du "Versailles autrichien"
De retour sur les stands, difficile de résister aux décorations de Noël, aux jouets colorés, aux bougies ou aux chapeaux de laine... Le marché du Rathaus est sans conteste le plus animé des marchés viennois et l’on doit jouer des coudes au fur et à mesure que la journée avance. Pour une atmosphère plus intimiste, rendez-vous sur la place de la Freyung.
À l’ombre d’élégants palais, on déniche des cadeaux raffinés, pâtes de verre, sculptures sur bois ou cristal de Bohème... À quelques pas, au palais Ferstel, on s’offre une pause sous les voûtes élancées du Café Central, là où Trostki et Musil, comme tant d’autres intellectuels et artistes de leur époque, venaient refaire le monde sur les guéridons de marbre rose.
Quatre heures de l’après-midi, la pâle lumière d’hiver s’estompe doucement. On file dans le métro, direction Schönbrunn, la résidence d’été des Habsbourg. Les petites maisons de bois vert foncé sont regroupées au pied de la façade ocre du "Versailles autrichien". C’est notre marché préféré à Vienne, avec ses étals joliment éclairés, proposant mille et un petits objets de qualité: jeux anciens, bouquets d’épices, figurines en étain, couronnes de l’Avent… Pour se faire plaisir, on glissera aussi un œil sur l’expo sur les sapins: dans une enfilade de salles rococos est retracé l’historique de la décoration de Noël, de plus en plus opulente au fil des siècles (de 14 à 19h en semaine, 12h à 19h le week-end).
Une dernière échappée va nous emmener à la découverte d’un quartier à l’écart des grands circuits touristiques, le Spittelberg, un ensemble de ruelles bordées de maisons cossues, grimpant à l’assaut d’une colline. Le marché de Noël s’y veut branché, à l’image des galeries et des centres culturels qui foisonnent ici. C’est le QG des jeunes Viennois, qui y viennent boire les Punchs de Noël entre deux stands tendance world culture: encens, lampions indiens, vaisselle marocaine, didjeridoos, bonnets péruviens... Au Spittelberg, au pied des maisons cossues qui abritèrent jadis l’aristocratie viennoise, Noël s’annonce ethnique. Signe des temps.
En pratique
- En voiture, depuis Paris, compter 1400 km et 14h de route, via Strasbourg, Munich et Salzbourg. En passant par l’Allemagne, on évite les frais de péage. Par le train, deux trains quotidiens au départ de la gare de l’Est, à Paris (dont l’un de nuit). En avion, A/R Paris Vienne à bon prix sur Austrian Airlines.
- Se loger. Excellent rapport qualité prix pour l’hôtel Wandl, très central, situé à une centaine de mètres de la cathédrale Saint-Etienne. À partir de 92 Euros la chambre double, avec petit déjeuner (Hôtel Wandl, 9 Peterplatz, tél 0043.1.534.55.0). Internet: www.hotel-wandl.com.
- Se déplacer. Pour 22 Euros les 72 heures, la Vienna Card permet de voyager en tram, bus et métro. Elle donne aussi droit à des réductions sur les entrées de nombreux musées et monuments, ainsi que dans certains restaurants, boutiques et cafés. On l’achète dans les hôtels, les bureaux d’informations touristiques ou dans les guichets de transports publics.
- Les principaux marchés de Noël de Vienne. Marché du Rathaus, ouvert chaque jour jusqu’au 23 décembre, de 9h à 21h (le 24/12, fermeture à 17h). Marché de la Freyung, tous les jours de 9h30 à 19h30 jusqu’au 23/12. Marché du Spittelberg, lundi au vendredi de 14h à 20h, samedi et dimanche de 10h à 20h. Marché du Château de Schönbrunn, lundi au vendredi de 12h à 20h30, samedi et dimanche de 10h à 20h30, le 24/12 de 10h à 16h, les 25 et 26/12 de 10h à 18h.
- Se renseigner. Avant le départ, à la Maison de l’Autriche, renseignements sur http://www.austria.info/fr. À Vienne, le Tourismusverband (Office du tourisme) vous procurera de nombreux renseignements, sur http://www.wien.info/fr. Pour en savoir encore plus sur les marchés de Noël viennois, rendez-vous sur www.christkindlmarkt.at (allemand et anglais).
Marchés de Noël à Salzbourg : sous le signe de la musique
Quelques notes de harpe s’élèvent soudain dans une ruelle. On fait quelques pas de plus, et nous voilà face à un groupe de danseurs ukrainiens. Ils virevoltent au son de la mandoline et du violon, une complainte à la fois douloureuse et gaie, comme seule l’Europe centrale sait les faire naître. Sous le portail de la Cathédrale, un groupe de jeunes venus des quinze coins de l’Europe entonnent des chants de Noël. Alleluia: Salzbourg est à la hauteur de sa réputation, une capitale musicale qui a vu naître Mozart et Herbert von Karajan. Une ville romantique en diable qui continue de faire ses gammes.
Impossible de flâner sous les guirlandes du plus grand marché de Noël de Salzbourg sans succomber au charme de ces notes, douces ou aigrelettes, qui semblent nous poursuivre de ruelles en placettes. Et quel décor pour ces concerts et ce marché de Noël: sur le ciel bleu électrique se détache la silhouette baroque du Dom, la Cathédrale recouverte de marbre blanc. Au dessus, une forteresse blanche trapue veille sur les clochers à bulbe, les façades pastels et les dômes raffinés depuis le 11ème siècle. Majestueux.
Avec ses petites maisonnettes de bois sombre, le marché est l’héritier d’une tradition du 15ème siècle. C’est le plus ancien marché de Salzbourg, mentionné à plusieurs reprise (entre 1491 et 1500) dans les factures de l’Hospice des Bourgeois! En 1793, un chroniqueur local écrivait: "Le marché est organisé principalement pour les gens de la ville. (...) Des poupées et des sucreries sont vendues et chacun peut offrir publiquement de vieux bibelots". Aujourd’hui, les vieux bibelots ne sont plus de mise: Salzbourg a opté pour la qualité sur les étals. On se détournera donc des gadgets estampillés Mozart pour choisir avec soin des verres taillés et peints, de la vaisselle en étain, des chapeaux traditionnels en loden (surmontés d’une plume ou d’une queue de blaireau), des bouquets d’épices ou des jouets en bois.
Côté décoration de Noël, il faudrait être difficile pour ne pas trouver son bonheur: une dizaine de stands au moins s’y consacrent. Guirlandes de paille ou de ruban, boules de verre ou de bois, figurines d’étain ou de papier... Le choix est étonnant. On s’autorise tout de même une petite infidélité au marché de Noël: à quelques pas de là, sur la Judengasse, aux numéros 10 et 12, deux immenses boutiques sont dédiées (toute l’année!) aux boules de Noël et aux œufs peints. À voir absolument, autant pour les objets proposés que pour l’agencement des magasins, dans deux maisons médiévales admirablement restaurées.
Des fourmis dans les jambes? On part les dérouiller sur la patinoire temporaire. Où est-elle installée? Sur la place Mozart! On vous aura prévenu: impossible ici d’échapper à la musique...
En pratique
- Y aller. En voiture, depuis Paris, 1000 km et 10h de route, via Strasbourg et Munich. Par le train, deux trains quotidiens au départ de la gare de l’Est, à Paris (dont l’un de nuit). En avion, A/R Paris Salzbourg sur Austrian Airlines (www.aua.com).
- Les plus jolis marchés de Noël de Salzbourg. Installé sur le parvis de la Cathédrale, le principal marché est ouvert de 10h à 20h du lundi au vendredi, de 9h à 20h30 les samedi, dimanche et jours fériés, le 24/12 de 9h à 13h. Un autre marché est situé devant le Château Mirabell (à 15 min à pied du centre historique), ouvert tous les jours de 9h à 19h, le 24/12 jusqu’à 12h.
- Se déplacer. La Salzbourg Card, une carte électronique prépayée, permet d’entrer dans tous les musées et monuments, d’utiliser les transports publics et d’obtenir des réductions dans certaines boutiques (23 Euros pour 24h ; 31 Euros pour 48h ; 36 Euros pour 72h).
- Se renseigner. Avant le départ, à la Maison de l’Autriche. Sur Internet: http://www.austria.info/fr_b2b. À Salzbourg, le Fremdenverkehrbetriebe der Stadt Salzburg (Office du tourisme), sur Auerspergstrasse vous procurera de nombreux renseignements. http://www.salzburg.info/fr/
Marchés de Noël au Tyrol : Innsbruck, princesse des Alpes
Peut-on rêver d’un plus joli écrin pour un marché de Noël? Innsbruck, princesse tyrolienne, nous offre son dédale de venelles étroites, de placettes pavées et de passages couverts... Pour atteindre le Christkindlmarkt (le marché de l’Enfant-Jésus), on doit longer les églises baroques surmontées de clochers à bulbe et glisser le long des façades pastels, brodées de balcons ouvragés et de corniches sculptées... Une architecture raffinée, enchâssée dans une ronde de montagnes calcaires aux sommets enneigés.
Nous voilà maintenant au cœur de la vieille ville, sur Friedrichstrasse. Une forêt de petites maisons de bois, façon chalets alpins, a poussé sur les pavés irréguliers, autour d’un grand sapin illuminé. La tradition des marchés de Noël remonte au 15ème siècle: elle est d’autant plus prisée aujourd’hui qu’elle ramène l’animation au centre ville, au détriment des zones commerciales périphériques. Les étals, enfouis sous les branchages et les rubans, croulent sous les produits qui sentent bon l’hiver. Nos baskets chauffent sur les pavés moyenâgeux et nos yeux sautent d’un stand à l’autre, à la recherche du cadeau de Noël qui finira sous le sapin, le 24 décembre.
Impossible d’oublier que nous explorons le plus grand marché de la capitale tyrolienne, située sur l’Inn, entre l’Italie (37 km au sud) et l’Allemagne (38 km au nord). Chaque stand nous conte un pan de l’artisanat régional: des vêtements en loden (une laine finement tissée dont on fait les costumes traditionnels, encore portés aujourd’hui); de la céramique et des objets de bois sculptés, spécialité montagnarde où les Tyroliens excellent; des moufles et des bonnets tricotés main, qu’il fait bon enfiler quand le soleil descend derrière les montagnes...
Le vin chaud glisse sous la langue
On hésite devant l’avalanche de décorations de Noël. Choisira t-on les petites silhouettes en étain, les boules de verre soufflées, les guirlandes de rubans, les étoiles en paille, les personnages de la crèche sculptés? Les Tyroliens se transmettent leurs décorations traditionnelles de génération en génération, des trésors complétés annuellement, au gré des incursions sur les marchés de Noël.
Lieu de shopping, le Christkindlmarkt est aussi un lieu de rassemblement, prisé par les étudiants (ils sont 30.000 pour 120.000 habitants) comme par les familles. Sur les stands s’annoncent mille délices: Sachertorte (tarte au chocolat), Kiachl (beignets à la choucroute ou à la confiture), Zelten (pain aux poires séchées)... Des douceurs qu’on fait glisser avec du Glühwein (vin chaud à la cannelle) et du Punch (jus d’orange, thé et rhum), en se réchauffant les mains autour de la tasse, brûlante. Tous les stands de boissons sont pris d’assaut, par des Tyroliens qui s’y rassemblent pour papoter, échanger des idées cadeaux et chanter les chants de l’Avent...
L’estomac calé, on peut mettre le cap sur l’autre marché d’Innsbruck, situé à dix minutes à pied. À Landhausplatz, les enfants sont rois: miracle du marketing international, les Pokémon se transforment ici en décoration de Noël. Plus traditionnel, les tours en poneys et en calèches font aussi recette, comme les marionnettes ou le train de Noël. On pourra regretter l’environnement, dans une cour intérieure sans charme. Les petits, eux, sont ravis. D’autant plus qu’ils ont croisé le Père Noël, qui arpente les stands en offrant de petits anges à accrocher au sapin.
Des artisans tyroliens à l’œuvre
On met maintenant le cap sur le nord du Tyrol, à 70 km d’Innsbruck, tout à côté de la frontière allemande. Là se dresse la cité médiévale de Kufstein, perchée sur les contreforts des Alpes, une ville carrefour que se sont longtemps disputés Autrichiens et Bavarois. En témoigne l’imposante forteresse blanche, dressée en nid d’aigle sur un rocher dominant la ville. On grimpe une centaine de marches avant d’arriver dans les murailles de la citadelle, transformées chaque dimanche de l’Avent en un écrin pour marché de Noël.
Seuls les artisans du village et de la région proche sont autorisés à exposer leurs produits. Résultat: un marché d’une rare harmonie, éclairé aux bougies, où les produits sont présentés sur des bottes de foin. Le petit plus qui fait de ce marché l’un des grands incontournables du Tyrol? Des artisans qui fabriquent devant nous les produits mis en vente: fondeur de bougies, sculpteur de jouets, brodeur de ceintures tyroliennes traditionnelles, fabricant de paniers d’osier...
Emplettes faites, on repart vers Hall, une cité qui a fait fortune grâce à ses mines de sel, l’or blanc du Tyrol. On plonge dans un labyrinthe de venelles médiévales qui grimpent vers le cœur du village, sur le parvis de l’église Saint-Nicolas. Sous les fresques en trompe l’œil, une dizaine de chalets ont été dressés pour accueillir un petit marché de Noël. On y vient moins pour le shopping (les étals sont maigrement fournis) que pour l’ambiance: on grignote nos marrons grillés en sirotant un punch, accoudés avec les gens du village sur des tonneaux en guise de comptoir.
De retour à Innsbruck, rendez-vous sur Friedrichstrasse. Depuis le balcon du Petit Toit d’Or, là où jadis les princes tyroliens venaient saluer leur peuple, des musiciens entament un concert de mélodies de l’Avent. Les notes résonnent dans les ruelles. Il est 17 heures. Ce soir, comme tous les soirs, Innsbruck s’éveille à la magie de Noël.
En pratique
- Y aller. En voiture, depuis Paris, compter 1000 km et 10h de route, via Strasbourg et Munich. Par le train, au départ de la gare de l’Est, à Paris, via Zurich (en Suisse). En avion, A/R Paris-Innsbruck, sur Austrian Airlines (www.aua.com).
- Les plus jolis marchés du Tyrol. À Innsbruck, jusqu’au 29/12, marché du Christkindl dans la vieille ville (tous les jours de 11h à 20h, le 24/12 jusqu’à 15h, fermé le 25/12), et marché de Landhausplatz (tous les jours jusqu’au 22/12, de 11h30 à 20h, le dimanche à partir de 11h). À Hall, marché sur le parvis de l’église Saint Nicolas, ouvert tous les jours de 16 à 20h, le samedi de 10 à 12h30 puis de 16 à 20h, le dimanche de 16 à 20h, le 24/12 de 10 à 12h30. À Kuftsein, marché dans la Citadelle tous les dimanche de 13 à 17h.
- Se déplacer. L’Innsbruck Card permet d’utiliser tous les transports en commun, d’entrer dans tous les musées et donne droit à des réductions sur les remontées mécaniques (33 Euros pour 24h, 41 Euros pour 48h et 47 Euros pour 72h).
- Se renseigner. Avant le départ, à la Maison de l’Autriche, renseignements sur http://www.austria.info/fr_b2b. À Innsbruck, Inssbruck Tourismus (office du Tourisme), sur Burggraben http://www.innsbruck.info/
- A lire. Le Guide du Routard Autriche, très complet sur Vienne. Le Lonely Planet Austria, des guides autrichiens imbattables pour les infos pratiques, à aller pêcher sur leur site également www.lonelyplanet.fr.